DES RECIFS ARTIFICIELS POUR PROTEGER LES FONDS MARINS
L'impact des activités humaines sur les fonds marins
De nombreuses activités économiques sont liées à l’exploitation de la mer et de ses ressources : Pêche et aquaculture, Activités touristiques, Loisirs : bateau de plaisance, surf, plongée … Les infrastructures nécessaires à ces activités ont très souvent un impact sur les écosystèmes marins tels que la perte de population et d’espèces, la migration et l’établissement d’espèces invasives. Ainsi, les récifs naturels peuvent disparaitre.

Repenser la conception de nos infrastructures marines
L’ objectif du projet Marineff est de créer de nouvelles infrastructures ou d’améliorer celles existantes pour mieux préserver la biodiversité marine, en y intégrant le biomimétisme dans leur conception par exemple. L’équipe de la station marine de Dinard a décidé de se focaliser sur la création d’une nouvelle structure de corps-mort de mouillage.
Les infrastructures marines bio inspirées sont des structures fabriquées par l’homme, conçues pour imiter les caractéristiques et la complexité des récifs naturels. Ils offrent des habitats supplémentaires pour les espèces marines et aident à préserver la diversité biologique dans les océans. Les récifs artificiels en 3D se révèlent particulièrement prometteurs car ils constituent une évolution par rapport aux corps-morts traditionnellement utilisés pour ancrer les navires. En utilisant des matériaux plus durables et en créant des designs complexes, ils offrent un environnement idéal pour de nombreuses espèces marines. Ces récifs bio-inspirés peuvent servir de refuge, de lieu de reproduction et de nurserie pour une grande variété d’organismes marins, tels que des poissons, des algues, des éponges, des crustacés et des mollusques.
Dans le cadre du programme Marineff, les corps-morts sont en béton et intègrent dans leur composition 20% des coquilles d’huîtres issues de déchets de la restauration. 4 sites artificiels ont été immergés dans la baie de Saint-Malo. Les plongeurs de Marineff effectuent un suivi scientifique sur chacun d’entre eux 4 fois par an. Ces corps-morts sont utilisées également comme outils d’échantillonnage de la biodiversité dans la baie de Saint-Malo.

Plongées en Science participative sur les récifs artificiels
Nous avons eu la chance de participer à ce projet passionnant de plongée en science participative. La science participative offre une opportunité unique aux plongeurs d’apporter leur contribution à des projets scientifiques tout en découvrant les merveilles des fonds marins.
La plongée en science participative implique une exploration minutieuse des fonds marins, où chaque plongeur est muni d’une planche pour noter la présence ou l’absence d’espèces marines, qu’il s’agisse d’ascidies, d’éponges, de mollusques, de crustacés, de poissons, d’algues, ou d’autres formes de vie. Cependant, cette tâche est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Sous l’eau, les couleurs et les formes ne sont pas toujours aussi nettes qu’elles apparaissent dans les livres, et la visibilité à Saint-Malo est rarement celle d’une eau cristalline.
L’objectif de cette expérience est de réaliser une identification des espèces sur un carré d’1 m². Cela nous demande une bonne maîtrise de notre stabilisation sous l’eau pour rester sur la même zone d’identification. Cependant, avec un peu d’entraînement, nous avons appris à reconnaître les indices permettant d’identifier chaque espèce. Nous avons suivi une formation courte pour nous permettre de reconnaître les espèces et d’obtenir des données de qualité. Pour nous, c’était une belle occasion d’en savoir davantage sur la vie marine que l’on observe au cours de nos plongées dans la baie de Saint-Malo. Et non 😉 les éponges et les ascidies ne sont pas des végétaux. Les éponges sont classées dans le règne animal, tandis que les ascidies sont des organismes marins invertébrés.
Notre expérience de plongée en science participative a été un véritable voyage d’apprentissage et de découverte, nous offrant l’opportunité de contribuer activement à la préservation de la vie marine. Cela nous a permis de renforcer notre compréhension des océans. Nous espérons que notre récit inspirera d’autres voyageurs à se joindre à des initiatives similaires dans le monde entier pour protéger nos précieux fonds marins.

Remerciements
Un grand merci à Valentin Danet pour le temps qu’il a nous accordé lors de l’interview et à tous les ambassadeurs pour leur bonne humeur, leur motivation et leur passion pour l’océan !